Deuxième séance : mardi 21 novembre à 20h30
Presentée par Drazen Zanchi
21 Novembre : le cinéma titubant.
Après le cinéma-déambulation nous proposons du cinéma titubant.
Trop volatile, trop pénible et trop fragile pour être fait
autrement que comme ça, à la main ou avec les dents. Le
cinéma titubant suppose que trois conditions soient
réunies :
a) tu vas mal, b) tu vas bien et c) tu titubes.
Alors, le protocole d’élaboration d’un tel film est le suivant :
1) tu utilises une caméra,
2) tu passes un certain temps au laboratoire avec ta pellicule en te
concentrant pour garder vivante la substance qui t’a forcé
à commencer tout cela, et qui a quelque chose à faire
avec les conditions a), b) et c).
Un bel exemple on est le film d’amour.
Voici deux films d’amour faits à L’Abominable. Oui,
à la main tremblante, le cœur à l’air, aux
hurlements étouffés. Le contenu est imprimé sur la
pellicule sans l’intermédiaire d’un discours
qui tient debout. Parce qu’il ne tient pas debout ce discours. Il
est extatiquamour-euxamoureux. Nous verrons deux films, comme deux
corps. On passera à travers leurs chevilles, leurs cuisses, les
intestins, on franchira des divers orifices et les parties plutôt
liquides, on contournera le cœur pour aller voir la bouche se
tordre de rire, l’œil saigner et le visage laisser sa
traînée chimique dans l’émulsion
photosensible.
Drazen Zanchi
Films
Les premiers rêves chromatiques
de Hadrien Courtier, 2002, super-8 sur vidéo, 27'
My Room le Grand Canal
d'Anne-Sophie Brabant & Pierre Gerbaux, 2002, 35 mm, 32'
Les premiers rêves chromatiques
d'Hadrien Courtier, 2002, super-8 sur vidéo, 27'
L’histoire d’un
garçon qui, puisqu’il n’arrive plus à
supporter son ombre, va arrêter les mouvements des astres et des
planètes pour un noir total et une éclipse
éternelle. Des cosmonautes sont envoyés vers la lune
alors qu’un terroriste lui propose un cerveau vide pour se
réveiller avec quelques années d’avance. S’en
suivent des traques effrénées, des mises à mort et
des départs sans arrivées aucunes.
Hadrien Courtier
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My Room le Grand Canal
d'Anne-Sophie Brabant & Pierre Gerbaux, 2002, 35 mm, 32'
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My Room le Grand Canal est une femme, ou
plutôt, une sensation de féminité. L’histoire
d’une femme et d’un homme jusqu’à leur
étreinte. Puis un effondrement. Une disparition. Disparition de
l’homme, et avec lui, de l’histoire. Disparition de la
femme à l’intérieur d’elle-même, dans
les flux organiques de son corps intime et pourtant sans limite. Le
mouvement immobile de la féminité.
Rien n’est dit. Ce récit est davantage une «
préhistoire » qu’une histoire. Le film est fait
avant tout du processus dont il est issu : nous l’avons
vécu sans projet préalable, femme et homme, chacun
portant sa contradiction sexuelle à l’autre. Le film est
mouvement, flux continu, car cette contradiction demeure
irrésolue. Ajointement permanent des contraires, non par
collage, mais par contamination, par empiètement.
L’image altère le récit, et le récit
altère l’image. Les épaisseurs se mêlent,
s’emmêlent, sans se masquer : chaque photogramme
porte un mouvement et son contre-mouvement, masculin-féminin,
distincts-simultanés. Une transformation sans devenir. Une
sensation diffuse.
Quatre ans plus tard, nous ne voyons plus My Room le Grand Canal comme un film en soi, mais comme l’une des parties d’un ensemble qui sera composé de trois films : My Room, donc, Entre Deux Morts (en cours de réalisation) et Où le Cœur Manque (titre du projet à venir).
Anne-Sophie Brabant et Pierre Gerbaux
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Ciné 104
104, av. Jean Lolive à Pantin
Métro Eglise de Pantin
Entrée 5 euros.
Venir à trois séances donne le droit à une entrée gratuite pour une séance suivante.
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