Cinquième
séance : vendredi 16 février
à 20h30
Presentée par Frédérique Devaux
Quand l’écran devient palette
Quand la caméra et la tireuse optique se font pinceaux
Quand l’épiderme du film dévoile replis et tourments secrets
Quand les formes se muent en images fantomatiques
Quand la matière possédée entre en extase
Quand le son se fait couleur et grain
Quand le film tressaille sous les assauts de l’artiste
Et le sujet sous les caresses sensuelles de l’objectif
Quand l’horizon humanisé se fond à l’horizon naturel
Quand les entrailles de la pellicule tiennent lieu de jouissance
Les contours de l’art dessinent un cri, une puissance d’être et de création plurielle.
Frédérique Devaux
Films
Façade
de Yannick Koller, 2006, 16mm, 4'
Blitz
d'Emmanuel Lefrant, 2006, 16mm, 6'
Charlemagne 2 : Piltzer
de Pip Chodorov, 2002, 16mm, 22'
Limbes tropicales
de Dominik Lange, 1999, 16mm, 12'
Etude pour arbre seul
de Marcelle Thirache, 1999, 16mm, 6'
L'arbre bleu
de Marcelle Thirache, 2001, 16mm, 2'
Entracte
Shanshui
de Yannick Koller, 2006, 16mm, 5'
Underground
d'Emmanuel Lefrant, 2001, 16mm, 8'
Gagarine
de Drazen Zanchi, 1998, 16mm, 10'
Big band
de Marcelle Thirache, 2001, 16mm, 3'
Soupirs d'écumes III
(Au-delà du néant)
de Dominik Lange, 2000-2002, 16mm, 10'
Façade
de
Yannick Koller, 2006, 16mm, 4'
Une barre d'immeubles
impose au paysage une masse horizontale qui s'articule avec
l'alignement vertical des fenêtres comme autant de regards
jetés sur le lointain : la mer et les îles. De cet
ensemble architectural, la caméra capte, par prises
successives, des instants de tension, de contraction, de suspension ou
d'accélération.
Yannick Koller
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Blitz
d'Emmanuel
Lefrant, 2001, 16mm, 6'
C'est un espace, noir,
déserté, qu'on essaie de remplir.
Jusqu'à l'envahissement de la couleur. On explore le cercle
chromatique, en tournant minutieusement autour. Et le
défilement vertical, propre au cinéma.
Blitz tourne une page ouverte il y
a deux ans, au Canada. J'avais commencé à
travailler sur ce motif de ligne avec le collectif PHYLM, dans le cadre
d'une performance, puis un an plus tard, d'une installation. Une fois
rentré en France, nous avons de nouveau exploré
cette figure avec les membres de Nominoë,
pour la performance LI[GHT]NES.
Emmanuel Lefrant
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Charlemagne
2 : Piltzer
de
Pip Chodorov, 2006, 16mm, 22'
Le 9
décembre 1998, Charlemagne m'a demandé d'emmener
des amis à son concert de piano à l'occasion d'un
vernissage à la galerie Piltzer à Paris et
d'apporter aussi une caméra. J'ai exposé deux
bobines de Super-8 Tri-X à 9 images par seconde (5 minutes
d'images) et j'ai enregistré le son sur mini-disc (22
minutes de son). J'ai oublié l'existence de ces bobines.
Quand je les ai retrouvées en juin 2001, je les ai
développées en négatif. J'ai
été surpris par le résultat et je les
ai gonflées en pellicule 16 mm positive haut- contraste.
Puis j'ai tiré par contact le 16 mm positif sur du 16 mm
négatif. Ensuite avec une tireuse optique, j'ai
tiré image par image ces bobines négatives et
positives sur de la négative couleur à travers
des filtres colorés, en suivant une notation
précise du concert et des principes de tirage tout aussi
précis.
Pip Chodorov
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Limbes
tropicales
de
Dominik Lange, 1999, 16mm, 12'
Cerné de
toutes parts, assailli par tous ces enrichissements visuels, ces
cascades sonores, ces incantations sourdes et ces métaphores
pesantes, le spectateur sera un jour happé,
définitivement immergé de scènes
agonisantes, de mielleuses et latentes genèses, replongeant
encore l'austère gravité de notre
écosystème urbain dans les fermentations
tropicales des origines...
Dominik Lange
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Etude
pour un arbre seul
de
Marcelle Thirache, 1999, 16mm, 6'
Variations autour d'un
platane filmé de ma fenêtre. Troisième
volet des films consacrés à un arbre. La
technique est toujours basée sur les mouvements de
caméra, l'arbre se laisse parfois deviner fantomatique,
lumière du petit matin qui ne laisse parfois
apparaître que des traces ou des couleurs ténues.
Marcelle Thirache
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L'arbre
bleu
de
Marcelle Thirache, 2001, 16mm, 2'
Platane
filmé de ma fenêtre un jour de ciel bleu, sur
lequel j'ai mis de l'encre.
Marcelle Thirache
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Shanshui
de
Yannick Koller, 2006, 16mm, 5'
Le Shanshui,
littéralement « montagnes et eaux »,
fait notamment référence au paysage
littéraire et pictural dans la culture chinoise
où l'expérience intime entre l'être et
la nature se manifeste à travers l'image et
l'écrit. Ici, la transcription cinématographique
révèle les formes concrètes du
paysage, ses contours et ses rythmes accidentés, ses
profondeurs et ses plis, pour en saisir sa valeur scénique
tout comme ses qualités expressives.
Yannick Koller
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Underground
d'Emmanuel
Lefrant, 2001, 16mm, 8'
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Roland Barthes disait
: « Bien nommée, la pellicule est une
peau sans béance ». Avec le
cinéma direct, cette formule, rendue axiomatique par
l'imagerie dénuée
d'aspérités du cinéma traditionnel, ne
sera plus vérifiée. La peau « lisse
» de l'image se métamorphose en
épiderme. Au contraire de la cinématographie
scientifique du début du siècle, les
micro-organismes ne sont pas ici recréés de
toutes pièces (en étant filmés) mais
plutôt reproduits à même la pellicule
(figée sur le ruban, mais en mouvement à
l'écran du fait du mécanisme
d'entraînement du projecteur). Paradoxalement, il s'agit
d'atteindre à travers une image abstraite un
réalisme paroxystique, en montrant réellement les
micro- organismes, sans autre intermédiaire que l'optique du
projecteur. Chaque courbe, chaque aspérité qui
marque l'émulsion est un geste du temps, une trace de son
passage. Les « formes secrètes » de
l'émulsion se dévoilent au profit de la mise en
valeur de la matière, du celluloïd et des
procédés de révélation de
l'image.
Emmanuel Lefrant
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Gagarine
de
Drazen Zanchi, 1998, 16mm, 10'
Le film montre ma
femme enceinte de notre premier enfant, Toma, né le 6
octobre 1998.
Drazen Zanchi
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Big
band
de
Marcelle Thirache, 2001, 16mm, 3'
Platane
filmé de ma fenêtre avec un filtre et des
mouvements de caméra, sur lequel j'ai mis de l'encre. Je me
suis servie de mon pinceau comme de ma gomme en repoussant l'encre pour
retrouver la lumière.
Marcelle Thirache
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Soupirs
d'écumes III, (Au-delà du néant)
de
Dominik Lange, 2000-2002, 16mm, 10'
De graves traverses
d'agonies semblent scander une sourde rumeur... La perspective se
change d'elle-même, elle se deétourne de sa propre
apparence, façonne et modèle de plus sauvages
horizons, de plus insaisissables constellations encore... Quelques
entrelacs d'arabesques croisées se laissent
néanmoins deviner pour un temps encore... fusse-t-il prompt
à l'envol !
Dominik Lange
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Ciné 104
104, av. Jean Lolive à Pantin
Métro Eglise de Pantin
Entrée 5 euros.
Venir à trois séances donne le droit à
une entrée gratuite pour une séance suivante.
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